Le nouveau rapport WSRW "Les tomates du conflit" publié aujourd’hui révèle une augmentation massive de l’industrie agricole marocaine au Sahara Occidental occupé et son commerce vers l'UE.
Très probablement, le 16 février 2012, le Parlement Européen se prononcera en session plénière sur un nouvel accord pour une libéralisation plus poussée des produits agricoles en provenance du Maroc. L'accord ne précise pas, cependant, que la production du Sahara Occidental doit être exclue de la transaction. La conséquence pourrait être un soutien massif dans le territoire à une industrie contraire à l'éthique et controversée.
Le rapport WSRW "Les tomates du conflit"identifie 11 plantations situées autour de la ville de Dakhla dans la partie sud du territoire. La recherche montre que tous les sites sont détenus par le roi du Maroc, des conglomérats marocains puissants ou par des entreprises multinationales françaises. Aucune entreprise n’est détenue par les Sahraouis de la ville, ni même pas par des petits entreprises de colons marocains dans le territoire.
Toute cette industrie est basée sur l'extraction d’eau de bassins non renouvelables (eau fossile) situés en profondeur. Cette industrie n’a pas le consentement du peuple du Sahara Occidental, et constitue donc une violation du droit international, tel que décrit par un avis juridique clé de l'ONU.
"Les gens qui travaillent sur ces fermes sont des Marocains, non des Sahraouis. Ils travaillent sur les exploitations agricoles au mois sans repos, et vivent dans des logements parrainés par des programmes gouvernementaux. Pendant ce temps, la population sahraouie à Dakhla reste au chômage ", a déclaré dans le rapport le résident de Dakhla, El Mami Amar Salem, président du Comité contre la torture au Sahara Occidental.
La production agricole des exploitations a montré un formidable élan : la production de légume a augmenté de 2800% entre 2002-2003 et 2008-2009. Le nombre de personnes travaillant dans l'agriculture dans la région de Dakhla est appelé à tripler d'ici à 2020.
«Nous recommandons aux institutions de l'UE de ne pas conclure d’accord agricole avec le Maroc sans préciser qu'il ne s'applique pas aux produits provenant du Sahara Occidental. Agir autrement est une atteinte au droit international, ne respecte pas les droits les plus fondamentaux du peuple Sahraoui et fait interférence négative dans les pourparlers de paix de l'ONU", ont déclaré que les organisations à l’origine du rapport.
Les associations d'agriculteurs du sud de l'Europe ont exprimé leur inquiétude d’être désormais en concurrence avec les plantations installées dans le territoire occupé.
Le rapport est publié par l'organisation internationale Western Sahara Resource Watch avec le soutien des Emmaüs de Stockholm Suède.
Le 14 décembre 2011, le Parlement Européen a mis un terme à la pêche de l'UE au Sahara Occidental occupé - principalement en raison des inquiétudes sur la violation du droit international.
Le rapport de Western Sahara Resource Watch renseigne sur la façon dont des produits de l'agro-industrie controversée dans le territoire occupé, se retrouvent dans les paniers de clients européens non avertis.
La saison d'exportation de tomates du Maroc commence aujourd'hui. Mais certaines des tomates « marocaines » que vous trouverez bientôt sur les étals ont été cultivées illégalement dans un territoire sous occupation militaire. Vous avez repéré des tomates suspectes ? Aidez-nous à les identifier dans votre magasin !
Qui profite de l'agro-industrie en plein essor dans les territoires occupés du Sahara Occidental ? Sûrement pas les Sahraouis.